Informer pour résister à la déportation

Par GAEL SAINT GEORGES, publié le mardi 24 octobre 2023 16:10 - Mis à jour le mardi 24 octobre 2023 16:10

Informer, lutter contre la désinformation et la propagande nazie ou du régime de Vichy, de nombreuses actions que les résistants ont mis en place afin de de s'opposer à la déportation. La presse clandestine se fait alors l'échos des conditions de vie terribles des déportés. On constate malgré tout que souvent, la spécificité du sort des juifs, cible d'un anéantissement , n'est pas toujours saisie et mis sur le même plan que le travail forcé.

Malgré tout, l'édition du journal Défense de la France, organe de presse clandestin du groupe de résistance français du même nom qui publie dès 1941 en région parisienne. Le 30 septembre 1943, le numéro spécial "Les fruits de la haine" présente les tortures infligés aux résistants par la Gestapo et la police de Vichy dans les prisons et dans les camps de concentration. La publication est accompagné de photographies très poignante (en cliquant sur la photographie ci-contre vous aurez accès à la copie numérique de l'ouvrage).

L'objectif de cette médiatisation  consiste à alerter les juifs de France du danger de mort qui les menace s'ils sont déportés, leur permettant d'éviter les arrestations. Ces appels contribuent à sensibiliser aussi la population aux mesures antisémites et à leurs conséquences terribles et encouragent le développement d'actes destinés à aider des personnes dont on ne peut plus ignorer qu'elles sont la cible d'une politique criminelle.

Jacqueline Fleury appartient à ce mouvement de résistance "Défense de France" qui publie cet article. Elle est chargée, avec des amis étudiants, dès 1940 (elle n'a alors que 17 ans) de le transporter et de le distribuer dans la région de Versailles et aux usines Renault. Elle sera aussi membre du réseau Mithridate, réseau de renseignement clandestin fondé dès 1940, et reproduira des plans et des schémas du Mur de l'Atlantique. Elle cache aussi au domicile familiale des jeunes recherchés par la Gestapo. Elle est arrêtée en juillet 1944 et déportée à Ravensbrück en aout 1944 (convoi des 57000) où elle se lie avec Germaine Tillion et Geneviève Antonioz-De Gaulle. Jacqueline participe donc à cette résistance à la déportation par l'information et son rôle dans la distribution de ce journal clandestin.

En cliquant sur le portrait de Jacqueline vous pourrez écouter un entretien radiophonique de 2019 enregistré lors de la sortie de son livre Résistante.