La sonnerie de la semaine
(si vous souhaitez accéder aux playlists des futures sonneries, c'est ICI)
110 - FUNK-RAP
La sonnerie de la semaine est extraite de la chanson Fly as me composée et interprétée par Bruno Mars et Silk Sonic en 2021 :
Particulièrement rythmé et dansant, ce titre s'inscrit dans un style funk de par le jeu des instruments, la rythmique, le chant de Bruno Mars et ses choristes. Silk Sonic (l'interprète au béret blanc) assure lui la partie rap (parlé-rythmé). Tous les interprètes se retrouvent sur le refrain, chanté à l'unisson. Le décor du clip est celui de l'émission-culte Soul train, diffusée à la télévision américaine de 1967 à ...2006 ! Celle-ci permit à de nombreux artistes noirs de gagner en visibilité puis en notoriété.
Poussez les tables, montez le son et rejoignez les choristes sur le refrain très accessible !
I deserve to be
With somebody as fly as me
Somebody this fly
And you deserve to be seen
With somebody as fly as me
Somebody this fly
(je mérite d'être avec quelqu'un d'aussi cool que toi, et tu mérites d'être vue avec quelqu'un d'aussi cool que moi)
109 - MUSIQUE BAROQUE
La sonnerie de la semaine est extraite du Prélude en do majeur composé par Jean-Sébastien BACH en 1722 :
Prélude signifie littéralement "avant le jeu". Ses deux objectifs à l'époque baroque étaient :
1 - de vérifier si l'instrument était bien accordé (le luth ou le clavecin)
2 - d'échauffer, de dégourdir les doigts du musicien.
Ce deuxième objectif est remarquable dans le Prélude en do. Repérez la mécanique, la répétition du rythme en double-croches dans cette version au clavecin :
En 1993, le grand compositeur et arrangeur Jean-Claude VANNIER crée la chanson Sur un prélude de Bach pour la chanteuse belge Maurane (1960-2018).
On y retrouve le fameux prélude auquel se greffent une nouvelle mélodie chantée et des arrangements aux cordes mélancoliques et romantiques :
Dans les paroles de la chanson est cité Glenn GOULD (1932-1982) , incroyable pianiste canadien qui a totalement repensé l'interprétation de la musique de Bach au XXe siècle. Retrouvez ci-dessous sa version si personnelle du Prélude en do désormais rentrée dans l'Histoire :
108 - MUSIQUE DE SERIE
La sonnerie de la semaine est extraite du générique de la série télé Star trek composé par Alexander COURAGE en 1966 :
Teintée de mystère (cordes et bois se superposant, cymbales en crescendo) et d'esprit d'aventure (cor d'harmonie sur rythmes pointés en mélodie ascendante), cette introduction très évocatrice est pensée pour l'image. En l'occurence, celle d'une des premières séries télé de science-fiction : Star trek. Diffusée à l'origine de 1966 à1969, cette série raconte les aventures de l'équipage du vaisseau spatial USS Enterprise de la Fédération des planètes unies et notamment celles de son commandant, le capitaine James T. Kirk. La mission de l'Enterprise, d'une durée de cinq ans, est d'explorer la galaxie afin d'y découvrir d'autres formes de vie et de civilisations, pour ainsi enrichir les connaissances humaines.
Alors que la série n'a guère eu de succès lors de sa première diffusion, un retour de flamme interviendra à la fin des années 70 après le succès triomphal de Star wars en 1977. C'est ainsi que 13 films inspirés de la série originale verront le jour entre 1979 et 2016 !
Star Trek I (le premier des 13 !)
Star Wars IV (le premier des 9 !)
Retrouvez ci-dessous le générique d'origine de la série Star Trek :
107 - COUNTRY-ROCK
La sonnerie de la semaine est extraite de la chanson Wicked game interprétée par Chris ISAAK en 1989 :
Guitare électrique, guitare folk, batterie avec balais, basse électrique sont remarquables dans l'introduction de cette chanson aux accents Far West.
Chris Isaak entonne la chanson avec un certain maniérisme (voix langoureuse et traînante puis passage en voix de tête : No, I don't wanna fall in love). Le "jeu pervers" (Wicked game) du titre est celui d'une femme laissant bien peu de chances à celui qui l'aime de connaître un amour réciproque...
Titre passé assez inaperçu à sa sortie, Wicked game devient un succès lorsque le réalisateur David Lynch choisit de l'intégrer à son film Sailor et Lula en 1990.
Retrouvez ci-dessous la chanson intégrale :
106 - MUSIQUE DE FILM
La sonnerie de la semaine est une reprise de la chanson In the death car interprétée "à l'origine" par Iggy POP et Goran BREGOVIC en 1993 :
Cette version à la guitare acoustique (interprétée par Thibaut Cauvin en 2021) rend en fait hommage à une version originale inavouée : une chanson interprétée par ...Enrico Macias en 1965 elle-même reprise d'une rumba corse !
Pour en savoir plus sur cet incroyable plagiat à répétition (qui vaudra un procès à Goran BREGOVIC), cliquez sur le lien ci-dessous :
Enfin, si vous en avez l'occasion, (re)voyez le film Arizona dream, objet filmique d'une folle poésie où l'on découvre un Johnny Depp bien jeune aux côtés de l'actrice Faye Dunaway.
105 - JAZZ LATINO
La sonnerie de la semaine est extraite de Smooth operator interprétée par le groupe SADE en 1984 :
Deux styles se rencontrent dans ce hit des années 80 : le jazz (présence du saxophone ténor) et la musique latino (rythme de cha-cha-cha, congas). Les paroles quant à elles évoquent un manipulateur/charmeur (smooth operator) par qui les femmes sont attirées mais qui brisent de nombreux coeurs.
La chanteuse Sade ADU (prononcer "Chadé") donne son nom au groupe qui connaîtra un succès international avec 75 millions d'albums vendus au total.
Retrouvez ci-dessous le clip de la chanson :
104 - RHYTHM'N'BLUES
La sonnerie de la semaine est extraite de In the midnight hour interprétée par Wilson PICKETT en 1965 :
Sorte d'alter ego de James Brown, Wilson PICKETT fait danser les Américains puis le reste du monde à une époque où la musique afro-américaine commence enfin à sortir du ghetto.
Voix cassée et expressive, section de cuivres couplée aux deux guitares électriques, caractère dansant et festif : les ingrédients du rhythm'n'blues sont bien présents.
Retrouvez ci-dessous la version originale de la chanson puis une version endiablée des années 1970 avec un tempo bien plus rapide :
102 - LATINO/CHANSON FRANCAISE
La sonnerie de la semaine est extraite de La vie en rose interprétée par Grace JONES en 1978.
Oser toucher au classique d'Edith Piaf sorti en 1946 est un pari osé. La mannequin et chanteuse Grace JONES le relève avec audace ! Balayé le phrasé des années 40 : place à un accent anglais. Ecarté le style doucement swing : place à une bossa-nova. Oubliée la mélodie du premier couplet : place au parlé/chuchotté. Cette incroyable reprise ne séduira pas tout le monde mais deviendra la chanson-culte des nuits parisiennes, principalement au Palace, la boîte de nuit alors à la mode.
Ce titre révèle aussi au grand public le physique singulier de Grace Jones, à une époque où les mannequins de couleur se font encore très rares...
Retrouvez-ci dessous la version intégrale de la chanson (hélas en play-back) :
Enfin pour les puristes, retrouvez la version originale de 1946 :
101 - ROMANTIQUE
La sonnerie de la semaine est à nouveau extraite d'une oeuvre composée par Franz SCHUBERT en 1827 : Le trio opus 100 (deuxième mouvement) :
Violon, violoncelle et piano (l'instrument-roi du XIXe siècle) sont les trois instruments qui vont chacun leur tour jouer le thème (la mélodie principale) ou participer à l'accompagnement.
a) Lequel des ces trois instruments joue le thème dans la sonnerie de la semaine ?
b) Lequel de ces trois instruments est le premier à jouer le thème dans la vidéo ci-dessous ? (réponses à la fin)
La mélancolie, l'expressivité si évocatrice de ce trio a inspiré plusieurs réalisateurs de cinéma. Retrouvez-en deux exemples fameux ci-dessous :
Barry Lyndon de Stanley KUBRICK - 1975
The hunger de Tony SCOTT - 1983
a) piano
b) violoncelle
100 - ROMANTIQUE
La sonnerie de la semaine est tirée du Moment musical (numéro 3) composé par Franz SCHUBERT en 1828:
Bien qu'il soit mort à l'âge de 31 ans (1797-1828), SCHUBERT est considéré comme l'un des maîtres de la musique romantique allemande, non seulement par la qualité de ses compositions mais aussi par leur nombre (plus de mille !)
Musique symphonique, oeuvres pour piano, lieder : le compositeur autrichien fortement influencé par son maître contemporain Beethoven excelle dans tous les genres.
L'expression des sentiments (généralement la tristesse, la colère ou le désespoir) si caractéristique de la musique romantique, est particulièrement mise en avant dans les oeuvres de Schubert. Etonnamment, ce Moment musical numéro 6 a plutôt un caractère léger, sautillant et malicieux. Schubert n'était peut-être pas l'éternelle âme torturée qu'on a voulu garder en mémoire...
Retrouvez ci-dessous une version complète de l'oeuvre interprétée par Daniel FRAY, l'un des pianistes français les plus en vogue du moment, né à Tarbes en 1981 :
99 - SPECIAL NOEL
La sonnerie de la semaine est tirée de O Christmas tree , une adaptation jazz du chant de Noël allemand O Tannenbaüm (Mon beau sapin en français)
Le Vince Guaraldi trio l'enregistre à l'occasion de la diffusion du dessiné animé A Charlie Brown Christmas en 1965 :
Retrouvez ci-dessous un autre morceau célèbre illustrant les aventures de Charlie et du chien Snoopy :
98 - REPRISE (ROCK)
La sonnerie de la semaine est tirée de la chanson Light my fire , une reprise du groupe The doors interprétée par Shirley BASSEY en 1970 :
Batterie, guitare électrique puis orchestre symphonique avec trilles des cordes et cuivres flamboyants : la chanteuse galloise Shirley Bassey repense totalement le classique du rock sorti trois ans plus tôt. Ecoutons les deux versions puis comparons :
Si les paroles "brûlantes" restent identiques dans la reprise, Shirley Bassey ralentit le tempo et donne au titre un caractère beaucoup plus sensuel grâce à sa voix puissante. Par ailleurs, les arrangements symphoniques sont clairement destinés aux cinéphiles amateurs de James Bond puisque Shirley s'est illustrée dans la bande-sonore du film Goldfinger quatre ans auparavant :
Shirley Bassey sera d'ailleurs la seule chanteuse à interpréter deux autres titres de la saga :
Terminons par une version live de la chanson. Observez le décalage amusant entre le public (trop sage ? intrigué ? subjugué ?) et l'interprétation brûlante de Shirley Bassey :
97 - CLASSIQUE
La sonnerie de la semaine est tirée de la Pavane composée par Gabriel Fauré en 1887 :
Pava ? ("paon" en italien). Padova ? (la ville de Padoue en Italie). Les avis divergent quant à l'origine de la pavane, cette danse de cour, lente, apparue au XVIe siècle.
Belle qui tiens ma vie est alors la pavane la plus connue :
Trois siècles plus tard, Fauré crée une oeuvre tout aussi délicate mais pour un petit orchestre symphonique (deux flûtes, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors et les cordes). Pourquoi une telle délicatesse, une telle grâce ? Parce que Fauré a dédidacé son oeuvre à la Comtesse Greffulhe, alors réputée pour sa beauté et son élégance. L'auteur Marcel Proust la choisira d'ailleurs comme principal modèle de son personnage la duchesse de Guermantes dans son incomparable oeuvre A la recherche du temps perdu.
Pizzicato des cordes, thème à la flûte traversière, entrée des autres bois puis thème aux cordes frottées : tout est réuni pour évoquer par la musique l'entrée aérienne de la duchesse dans l'une ou l'autre des soirées du Paris aristocratique fin XIXe :
Sur les conseils du Comte de Montesquiou (personne réelle qui inspirera également à Marcel Proust l'un de ses fameux personnages: le baron de Charlus), un choeur sera finalement ajouté à la Pavane dans une seconde version :
Enfin en 1899, le plus célèbre des élèves de Gabriel Fauré : Maurice Ravel, rendra hommage à son maître avec la tout aussi subtile et mélancolique Pavane pour une infante défunte :
96 - FUNK
La sonnerie de la semaine est tirée de la chanson Boogie down composée et interprétée par Al Jarreau en 1983 :
D'un caractère très dansant, ce tube de 1983 faisant la part belle aux sonorités nouvelles (batterie électronique, synthétiseurs) permit à un public international de découvrir le brillant auteur-compositeur interprète américain Al Jarreau (1940-2017).
Sa grande maîtrise vocale trouve certainement sa source dans le gospel qu'il pratique dès son enfance dans une chorale. Puis viendront le jazz, la pop, le R'n'B : trois styles musicaux entre lesquels le grand Al oscillera sans cesse tout au long de sa carrière (il est le seul artiste à avoir reçu trois récompenses prestigieuses dans ces différentes catégories).
Retrouvez ci-dessous la chanson dans son intégralité (avec un bel exemple de scat à 1 minute 59 : une improvisation vocale assez technique) :
95 - ROCK - HARD ROCK
La sonnerie de la semaine est tirée de la chanson Stairway to heaven composée et interprétée par le groupe Led Zeppelin en 1971 :
Chanson de tous les superlatifs, Stairway to heaven est devenue en cinquante ans un véritable hymne du rock de par sa puissance et sa grandeur.
D'une durée hors-normes (8 minutes), cette chanson est construite en six parties distinctes en constante évolution :
- introduction calme évoquant un Moyen Age fantasmé grâce à la guitare folk et aux flûtes à bec semblant tout droit sorties du Seigneur des anneaux.
- ballade de 0'52 --> 4'18 jusqu'à l'entrée de la batterie.
- transition à 5'33.
- 5'55 : tempo plus rapide et solo culte de Jimmy Page à la guitare électrique (à manche double).
- 6'44 : passage résolument hard-rock (batterie lourde, guitare saturée, voix plus criée que chantée).
- 7'46 : conclusion et retour au calme du début de la chanson.
Les paroles quant à elles restent assez mystérieuses... Certains détracteurs du groupe ont même affirmé qu'en passant le disque à l'envers, on pouvait reconnaître des messages satanistes ! (un procès déjà fait à certaines chansons des Beatles quelques années auparavant). Cette allégation aura en tout cas beaucoup amusé les auteurs-compositeurs de la chanson... Une chose est sûre : il est question d'un "escalier vers le paradis" (Stairway to heaven). Pour le reste, on pourra éventuellement relier le sens des paroles à l'occultisme, sujet qui passionnait l'un des membres du groupe.
Retrouvez ci-dessous la version studio de cette chanson culte :
94 - BALLADE - BARCAROLLE - VALSE
La sonnerie de la semaine est tirée de la chanson Suspirium composée et interprétée par Thom Yorke en 2018 :
Cette chanson a été composée pour le film Suspiria, un remake du classique de l'horreur réalisé par Dario Argento en 1977.
La forme générale de cette chanson est la ballade (de l'italien ballare qui signifie danser). La ballade fut tour à tour un poème court au Moyen Age, une pièce instrumentale aux XVIIIe et XIXe siècle et finalement un style de chanson populaire mélancolique au tempo lent à partir du XXe siècle.
Le balancement ternaire peut également évoquer la barcarolle, ce genre musical trouvant sa source dans les chansons des gondoliers à Venise dont le balancement évoque celui d'une barque.
Enfin, on pourra également penser à une valse, impression confirmée par les paroles du premier vers :
This is a waltz thinking about our bodies
En plus du caractère profondément mélancolique de la chanson, amusez-vous à repérer les changements de registre de l'interpète : voix de poitrine (pression normale et cordes vocales peu étirées) alternant avec voix de tête (faible pression et étirement des cordes vocales) :
93 - SOUL - FUNK
La sonnerie de la semaine est tirée de la chanson I feel good composée et interprétée par James Brown en 1965 :
Surnommé Godfather of soul : le parrain de la soul, James Brown est indissociable de ce titre qui a traversé les générations (jusqu'à son utilisation dans le film Astérix et Cléopâtre d'Alain Chabat en 2002).
Retrouvez ci-dessous sa version originale figurant dans un film pour adolescents de 1965 : Ski party de Franky Avalon. Repérez entre autres le jeu de jambes du chanteur, celui-là même qui inspirera les plus grands artistes funk de la génération suivante : Prince et Michael jackson.
et en bonus :-)
93 - WESTERN - ROCK
La sonnerie de la semaine est tirée de la chanson Apache composée et interprétée par le groupe anglais The Shadows en 1960 :
Directement inspirée du film Bronco Apache de Robert Aldrich (1954), ce titre fleure bon les débuts du rock'n'roll (guitare électrique Fender) mais évoque aussi bien une ambiance de chevauchée western (tambour autochtone en introduction : instrument emblématique des Amérindiens).
Retrouvez ci-dessous la version originale puis une fameuse reprise d'Incredible bongo band en 1973, version clairement funky, considérée comme l'une des racines du hip-hop.